30 août : Journée internationale des personnes disparues La Croix-Rouge mise sur la connectivité
Conflits armés, catastrophes naturelles, ou parcours migratoire : chaque année, des familles entières peuvent perdre tout contact en quelques minutes. La Croix-Rouge de Belgique aide ces personnes à travers 3 actions: la recherche, la prévention, l’échange de nouvelles.
Parce que cette activité de rétablissement des liens familiaux est aussi essentielle, à nos yeux, que fournir une aide alimentaire de base, des soins médicaux ou un abri, en temps de guerre, comme en temps de paix.
Depuis 2017, la Croix-Rouge de Belgique a développé une importante activité de connectivité à Bruxelles auprès des personnes migrantes en transit en Belgique. En février 2020, celle-ci s’est étendue à Liège et à Namur en mai. L’activité s’est poursuivie durant la pandémie de Covid-19.
Elle permet notamment à une personne en transit de téléphoner à ses proches au pays durant 5 minutes et de maintenir ainsi le lien familial. La plupart du temps, ce lien s’est effacé au fil du parcours migratoire (pas d’internet au village d’origine, pas d’argent pour téléphoner…).
« Les personnes qui bénéficient de nos activités de connectivité sont pour la plupart dans des situations administratives et économiques qui ne leur permettent pas d’acheter des cartes SIM ou du crédit sur un compte SKYPE, tandis que leurs proches au pays ou sur le chemin migratoire n’ont pas nécessairement accès à une connexion internet qui leur permettrait de maintenir le contact gratuitement. C’est la raison pour laquelle cette mise à disposition de matériel de communication est essentielle», explique Delphine De Bleeker, directrice du service RLF à la Croix-Rouge.
Les bénévoles sont équipés d’un sac à dos « connectivité », contenant des téléphones, et une tablette pour faire de la prévention, grâce notamment au site www.tracetheface.org et à des messages de sensibilisation à la perte de liens traduits en plusieurs langues. *
Livin, qui est originaire de Macédoine et est lui-même demandeur d’asile, est devenu bénévole à Bruxelles :
« Lorsque je suis arrivée en Belgique, je me suis demandé ce que je pouvais apporter à la Belgique. A ce moment-là, en 2019, je vivais au Petit-Château. Avec la Croix-Rouge, je me suis littéralement trouvé: j’aime parler aux gens et les aider comme je peux. Quand je leur apporte du soutien, je me sens bien. Et cela fait maintenant bientôt un an que je suis volontaire au Hub à Bruxelles. Le RLF est très important, car les réfugiés en Belgique s’inquiètent à propos de leur famille. Mais la famille restée au pays l’est également! Elle s’inquiète beaucoup pour son proche qui est parti pour l’Europe car ils ne connaissent que peu de choses à propos du continent. En résumé, ils savent où se trouve leur proche, dans quel pays, mais ça s’arrête là et cela génère beaucoup d’inquiétude. Nous rencontrons beaucoup de personnes originaires d’Érythrée, d’Ethiopie, du Sud-Soudan, ainsi que d’autres pays d’Afrique. Ces familles n’ont pas idée de la réalité européenne, et s’inquiètent donc beaucoup. Garder le lien est très important, pour les deux côtés. »
« Aujourd’hui, c’est beaucoup plus facile avec les nouvelles technologies qu’il y a 15 ou 20 ans. Les personnes tentent de contacter leur famille via Facebook, Viber, Whatsapp… Mais parfois les pays n’utilisent encore que des téléphones plus traditionnels, sans les réseaux sociaux ou des applications. Quand il n’y a pas de wifi, de smartphone, nous parvenons toujours à trouver un moyen pour établir le contact. Les personnes migrantes ont beaucoup de respect pour nous et le soutien que nous leur apportons car nous essayons de rendre les choses plus faciles pour eux, parce que ce qu’ils vivent, ce n’est pas facile du tout. »
206 familles reconnectées grâce au site www.tracetheface.org
Depuis 2013, le projet Trace the Face est un outil de recherche indispensable pour les différents services RLF de la Croix-Rouge dans le monde. Il permet aux personnes à la recherche de leurs proches de faire publier leur photo sur des affiches et en ligne via le site www.tracetheface.org. Environ 4.500 personnes ont leurs photos publiées sur le site. Depuis le début de ce programme, le site a permis de reconnecter 206 familles, en moyenne 1 cas par semaine depuis janvier 2020. Le service est disponible dans 33 pays.